crédit photo : Ryan Tauss

Transformations numériques et responsabilité sociale

Court commentaire sur notre responsabilité collective face au changement induit par le numérique. Trop souvent voit-on les changements technologiques et les bouleversements économiques avec résignation ou fatalisme. Comme si en arrière-plan de notre conscience collective sommeillait une sorte de réalisme darwinien implacable; comme si on pouvait se contenter d’un « tant pis » ou d’un « dommage » pour seule réponse à ceux qui verront leur vie mise en péril par les soubresauts des règles du jeu économique.

Avec les bouleversements numériques qui pointent à l’horizon, et la nonchalance des nos gouvernements à en prendre la pleine mesure, bien des gens qui se croyaient bien à l’abri verront leur vie paisible se faire laminer; à l’image de ces chauffeurs de taxi qui voient le marché du transport urbain fondre un peu plus chaque jour. Bien des gens qui regretteront d’avoir cru que c’était la juste nature des choses.

Si le monde est en mutation, si l’économie est en transformation, si en plus on souhaite et assume ces changements, si on pousse pour voir émerger de nouvelles façons de faire, et si de surcroît on sait très bien qu’il y aura de nombreuses victimes économiques, que des individus, des groupes sociaux, des familles, des quartiers, des métiers sont déjà sur la ligne de front, si nous savons que des personnes ayant des positions déjà précaires seront les plus affectées et que leur précarité n’en sera qu’amplifiée, s’il y a un projet (ou souhait) collectif de voir s’installer certains changements par le numérique, il doit alors y avoir une préoccupation collective d’amoindrir le choc, de l’encadrer, de réduire les exclusions, d’équilibrer les chances que les bénéfices soient partagés.

Non?