Je vous pose une question, on est entre nous alors faut pas vous gêner, y a-t-il toujours une industrie techno au Québec ? Est-ce que la Cité du Multimédia s’est mutée en champ de patates, en vignoble ou en fabrique d’éoliennes (c’est dans le vent à la mode, ces temps-ci). Non ?
Alors quel est le problème? Cette industrie est-elle si anémique, si mal en point, qu’elle ne mérite qu’on s’y intéresse ? Non ? Alors je comprends encore moins.
Non! Mais c’est vrai. Cela fait déjà de nombreuses années que je suis l’actualité techno du Québec et d’ailleurs; vous aussi possiblement. Il me semble que ça fait des mois, voire des années, que nos médias se sont détournés de ce qui se fait ici. Ça ne vous dérange pas ? Moi, ça me donne des boutons. J’en peux plus !
Je donne quelques exemples :
1. Webcom-Montréal (11 octobre 2006): une journée consacrée aux techologies émergentes du Web (wiki, blogues, marketing viral, etc.), des participants et conférenciers intéressants.
2. Etoiles-du-web – Stars-of-the-Web. Nouvel espace de publication personnel (blogue, vidéo, audio). Lancé début octobre 2006.
3. amigo express. Site de co-voiturage. Lancé février 2006.
J’ai pris des exemples au hasard; les premiers qui me sont venus à la tête. Mes exemples ne sont représentatifs de rien (vous pourrez faire le même exercice avec les sites que vous développez ou connaissez), je ne cherche pas à faire une thèse de doc (je laisse ça à des gens plus compétents… comme ma femme); je veux juste tenter de comprendre si ma mauvaire impression est juste. À première vue, à part Bruno et le Lien multimédia, ça semble dormir au gaz pas à peu près.
Suis-je tombé sur de mauvais exemples ? Question de malchance ? Peut-être. J’ai quand même pris le temps d’examiner les fils RSS technos auxquels je suis abonné (Technaute/LaPresseAffaires, Radio-Canada.ca/techno, Branchez-vous.com, Canoe/Techno, Lien multimédia). En passant, Les Affaires n’ont pas de fils RSS… pourtant.
Donc, plus de 600 articles dans mon dossier techno-Québec pour la dernière semaine. Faut croire que ça ne chôme pas dans les salles de rédaction; manifestement, on bosse dure. Épluchons un peu le dossier : Youtube, Jotspot, Google, Microsoft, Ipod, Google (vous connaissez?), Apple, Microsoft, Google (un petit nouveau), Youtube, Vista, Microsoft office, Google (oh! surprise…), Wii, MySpace… Je persévère, je vais trouver… Windows media 11, BlackBerry, Google (j’allais l’oublier), eBay, Youtube, … ah, voilà : Achats en ligne: les Québécois sont frileux, Pub en ligne : les revenus toujours en hausse au Québec… États financiers canadienne d’une cie en bourse, une autre du Québec cette fois. Pas exactement des articles sur la mouvance du Web au Québec…. je continue… Firefox, Nokia, Motorola, Google…. Licenciement chez Teleglobe, entente entre Bell et Desjardins (bien content pour eux), Miranda, Cisco, Google pour le 120e fois. Oh! le Devoir refait son graphisme (ouf! une nouvelle). Cefrio recoit de l’argent. Telus, Yahoo, etc. Et Google, évidemment.
Je n’ai pas fait de stats. Je n’ai pas fouillé ni répertorié la totalité des articles. Néanmoins, à vue de nez, il y a moins de 10% des articles que touchent ce qui se passe au sein de l’industrie locale. Et si on élimine les compagnies en Bourse, si on élimine les poids lourds (comme Videotron qui passe ses communiqués sur Canoe), il reste vraiment pas grand chose. Des poussières de pourcentage.
Qui peut m’expliquer pourquoi ce vide ? Est-ce que les médias se sont désintéressés de l’industrie locale depuis la bulle (1.0, bien sûr) ? Est-ce que les médias font du techno juste pas les fils de presse ? Est-ce que les médias ont oublié d’envoyer du monde sur le terrain ?
Qui peut m’expliquer qu’un seul média ait un véritable intérêt pour l’industrie locale, Le lien multimédia (go! go! Steve), média pourtant ayant le moins de moyens, qu’un gars puisse produire plus d’infos sur l’industrie que bien des rédactions complètes, même si ce n’est pas son premier job ?
J’aimerais bien qu’on m’explique ? Alors qui commence ?
M.A.J. (06-11 21h00):
Voilà du nouveau intéressant.
En voilà un qui n’a pas l’intention de suivre le fil de presse et nous promet de pleins de projets intéressants. À suivre!