Outils pour demain

Avec l’arrivée du IPhone, on reparle plus que jamais de l’évolution des écrans tactiles multi-points (Multi touch screen). On a tous vu, voilà quelque semaines, la table Microsoft Surface qui a fait le tour de la blogosphère.

Plusieurs projects complètement tripatifs émerge un peu partout. On peut en suivre quelques-uns sur Office of Tomorrow. À explorer absolument.

Je retiens 2 projects comme illustration de nos outils de demain.

Conoto Graphics Tablet :


Conoto Graphics Tablet

Shared Design Space :


Shared Design Space

Safari de bugs

Hier matin, Apple (lire Steve Jobs), entre autres nouveautés et lancements, a rendu disponible Safari pour Windows; vite devenu, on pouvait s’en attendre, le top download de la journée.

Enfin!, je me suis dis. Ce sera tellement pratique pour nous de pouvoir rouler Safari sur nos PC. Je vais vous surprendre, mais sur AgentSolo.com près de 8% de nos usagers actuels utilisent Safari. Il est depuis toujours immensément important que le site soit compatible Safari-Mac; 8% ça commence à faire du monde. Pour nous, il n’a jamais été question d’abandonner une version compatible Safari, comme le font bien des sites, tel Bell Canada ou certains services du gouvernement du Québec qui oblige à utiliser Internet Explorer ou Firefox.

Donc pour nous, très bonne nouvelle que celle-là.

  1. Ce devrait être plus facile de travailler sur la compatibilité avec Safari sur tous les postes de travail des développeurs.
  2. En prime, le nombre d’usagers déjà important devrait augmenter, donc notre investissement à être depuis toujours compatible sera rentable (alors que bien d’autres devront revoir leur stratégie d’accessibilité).

Donc, donc, donc, hier matin, installation très tôt de Safari… et essayage.

Bordel de merde! Qu’est-ce que Apple nous a livré comme Beta. Plein de bugs, crash à répétition, applications qui roulent en parallèle qui ferment abruptement. Aucun site Web qui ne s’affiche correctement (sauf le site d’Apple). Et, en final, pas le même affichage des sites selon qu’on utilise Safari sur Mac ou sur PC.

Apple nous a livré une version qui n’est pas digne d’un Beta. Les problèmes sont majeurs. Apple a manqué une belle occasion d’attendre.

Je ne suis pas un grand fan de Microsoft (même si j’utilise plusieurs de ses applications). Il me semble néanmoins clair que Microsoft n’aurait jamais pu livrer un logiciel Beta aussi mal ficelé sans se faire lapider raide par tous les blogues et analystes. Étrange que pour Apple, on ne voit pas rien de tel; que de l’indulgence (après tout, lit-on dans les commentaires de blogues, ce n’est qu’une version béta).

En attendant, on devra attendre la prochaine version pour voir si Safari pourra nous aider.

Journalisme citoyen… de campagne

On a beaucoup parlé des blogues durant cette campagne électorale. On a moins parlé d’un autre phénomène en émergence : le journalisme citoyen.

Pour ceux qui aimerait en connaitre plus, je vous réfère à cette définition sur Wikipédia ou à cet article de Michel Dumais.

Un exemple de journalisme citoyen : Cent Papiers. Couverture nationale, internationale, locale. Les articles rédigés par des citoyens. On y trouve bien sûr une section sur les élections.

Autre exemple de journalisme citoyen: Philippe Martin et Christan Aubry, de Yulbuzz, ont podcasté les candidats de la circonscription de Mercier.

Les candidats ayant accepté de participer à ces entrevues de campagne sont :

Dans un billet précédent, je notais que certains partis politiques ne rendaient disponibles certains de leur clip de campagne que sur Youtube. J’invite ces partis à bien regarder le travail réalisé par Christian et Philippe (avec moins de temps et de moyens que les partis): les videos sont disponibles sur Tonclip.com, sur DailyMotion, sur Google video, sur Yahoo video, en plus d’etre disponible en version audio. Une belle leçon sur les bons usages du partage des fichiers videos.

4. Outils de campagne : la guerre des blogues

Sans conteste, les blogues auront marqué cette campagne. Ils n’auront pas influencé le vote, mais l’expérience qui se dégage de cette première cohabitation blogue-élections au Québec, laisse présager un rôle nettement plus important lors de prochaines élections. Les partis auront probablement beaucoup appris de cette première expérience.

Toute sorte de blogues se sont fait attendre. Blogues de partis, blogues de militants, blogue de consultant en communication plus ou moins associé à certain parti, blogues d’analyse, blogues des journaux dédiés aux élections, sans compter les espaces où les électeurs étaient invités à commenter et échanger sur les élections. Beaucoup de lieux de discussion, d’analyse, de débat, de spin; on a même eu droit en parallèle à une effervescence blogosphérique le soir du débat des chefs. Jamais auparavant, le Web n’a permis autant de chance de s’exprimer.
Les partis auront fait leurs premières armes des blogues comme outils de campagne. Et ils devront méditer sur un drôle de paradoxe : alors que le Parti Québécois et le Parti Libéral créent des blogues sur leur site, tout porte à croire que la « guerre des blogues » sera gagnée par l’ADQ à moins d’un revirement inattendu durant cette dernière semaine.

Je m’explique plus tard. Ne sautons pas les étapes, commençons par regarder ce que font et ne font pas les partis.

Les blogues comme outils de campagnes

Plusieurs analystes ont pu commenter lorsque les blogues de partis ont fait leur apparition. Certains étaient probablement prématurés. On ne commente pas des blogues une première journée de vie avant que le rythme ne s’installe. Il est normal que ceux-ci soient vides.

Le Parti québécois est de tous les partis politiques celui qui s’est engagé le plus à fond dans l’aventure des blogues. Ce parti cherche à présenter un contenu dynamique et à suivre l’actualité. Les billets sont produits par la permanence du parti; un ou des blogueurs anonymes alimentent le blogue au gré de l’actualité… avec l’angle du Parti, il va sans dire. Le Parti Québécois utilise WordPress pour publier son blogue plutôt que Drupal qui est utilisé pour gérer le contenu du site. Les commentaires sont possibles.

Le Parti Libéral du Québec a opté pour une formule de type Vlogues (ou Videoblogue). La stratégie du PLQ étant de miser sur les vedettes du parti en les utilisant dans de courts clips qui sont ouverts aux commentaires. Les clips sont bien sûr réalisés par une équipe de professionnels qui ne laisse rien au hasard; on est loin de l’instantanéité qu’on retrouve généralement dans les blogues. La présentation des clips et l’organisation la section blogue ne dégage pas non plus aucun dynamisme, malgré l’originalité de la formule.

Le Parti Vert est le plus ouvert de tous les partis quant à la participation à la rédaction du blogue. Les signatures sont multiples; candidats, militants. Étrangement, des trois partis qui tiennent blogue, c’est le plus restrictif dans la gestion des commentaires : il faut obligatoirement s’inscrire pour commenter. Pour gérer son blogue, le PVQ utilise Drupal, c’est-à-dire le même CMS que pour la gestion du site. Mais la qualité et la quantité des billets sont décevantes, le manque de ressources et l’inexpérience des responsables sont ici très apparents. Il n’y a rien pour convaincre qui que ce soit, quoique depuis leur dernier changement d’interface (3e depuis le début de campagne), il semble enfin y avoir une accélération de rythme et de pertinence. On ne trouve contrairement aux autres partis, aucune orientation rédactionnelle.

Tant restreindre les commentaires chez les Verts est un drôle de choix éditorial pour un parti qui se veut si jeune et novateur. Les autres partis ont plutôt préféré faire une modération conventionnelle des commentaires nettement plus soft.

Est-ce que Québec solidaire tient un blogue? Là, on entre dans les questions sémantiques. Certains diront oui, la majorité dira non. D’abord, question CMS, le parti utilise, comme le PVQ et le PQ, Drupal. Le parti utilise pour la publication de l’ensemble de ses billets (actualités, billets de candidats, de circonscriptions, etc.) une présentation de type blogue, notamment la chronologie inversée. On serait donc tenté de mettre le tout dans la catégorie des blogues, mais l’impossibilité de commenter les billets – des notes d’actualité aux textes de circonscription – fera dire que ce n’en est pas. Si les billets étaient ouverts aux commentaires, il n’y aurait plus aucune hésitation de qui que ce soit (et il me semble que cela correspondrait plus à sa philosophie de participation et d’ouverture). Par la structure de contenu, le site de Québec solidaire propose, à mon sens, l’organisation la plus adapté à une campagne électorale.

L’Action démocratique du Québec n’a rien sur son site qui puisse s’apparenter de près ou de loin à un blogue. Les seuls contenus sont constitués de communiqués et horaires de tournée empillés les uns sur les autres. Et, bien sûr, aucun espace de commentaire.

Mais le paradoxe : l’ADQ en voie de gagner la guerre des blogues.

Malgré tous les efforts des partis à aménager des blogues et à susciter les commentaires, l’ADQ qui n’a pourtant rien investi sur son site en voie de remporter la guerre des blogues. Surpris? Moi, pas totalement.

Le PQ, le PVQ et PLQ ont concentré leurs efforts et leur investissement à alimenter en contenu les internautes qui se sont présentés sur leur site. Éventuellement, ils ont incité leurs sympathisants à commenter sur les blogues des journaux ou des autres partis (version blogue des escouades qui participent aux lignes ouvertes).

La stratégie « blogue » de ces partis étant orientée principalement sur le contenu de leur blogue, sur la fréquentation de leur blogue et sur les commentaires laissés sur leur blogue, ils ont oublié l’essentiel : en campagne, il ne faut pas parler qu’aux sympathisants, mais il faut rejoindre leurs autres. Et ce n’est pas dans son blogue qu’on les trouvera, mais ailleurs sur le Web. Leur blogue, aussi bien soit-il, se limite à parler aux sympathisants.

Pourtant, qui a fait la manchette dans la blogosphère au cours de la campagne? Les blogues de parti ? Très peu. Ce sont principalement les blogues de « particuliers » sympathisants à l’ADQ qui ont retenu l’attention. Accidentellement ou volontairement, ils ont réussi à faire parler d’eux dans les journaux dans la blogosphère. Sur les autres blogues, dans les blogues de journaux, dans les articles et reportages de journalistes qui suivent l’activité des sites Web. Même dans les articles des journaux, à la radio et à la télévision, les blogueurs adéquistes ont pu faire la manchette.

Stratégie établie ou un accident de parcours? Est-ce que l’ADQ a pu profiter d’une mouvance en sa faveur ou avait préparé le terrain? L’après-campagne nous donnera surement plus de précision.

Une chose est certaine, l’ADQ a pu mobiliser ses sympathisants à prendre la parole directement avec leurs propres blogues. Les PLQ et le PQ ont utilisé les blogues comme zones d’informations et d’interprétation de l’actualité, pour s’adresser à leurs membres, mais n’ont pu susciter une prise de parole autonome forte de leur part.

Malgré le développement des blogues, malgré l’intérêt pour ceux-ci, les partis n’ont compris que l’intérêt des blogues n’est pas dans la production d’information, mais dans la prise de parole. Le sens et la force des blogues tiennent tout entier dans ce geste d’expression.

Pourtant, traditionnellement, les partis connaissent très bien l’importance de se faire entendre. A chaque élection, les partis mobilisent leurs sympathisants à s’exprimer dans les tribunes téléphoniques, dans les lettres aux lecteurs, partout où ils pourront se faire entendre. Mais se faire entendre dans la blogosphère, ça ne veut pas dire se limiter aux commentaires; se faire entendre, c’est à travers et au moyen d’un blogue autonome. Faire des escouades de commentateurs de blogues (par exemple, le soir du débat comme le veut la rumeur) ne fait pas le poids face à plusieurs blogues qui font la manchette, attirent l’attention, donnent une interprétation de l’actualité..

Le Parti québécois, le parti libéral, le Parti vert et Québec solidaire n’ont pas réussi à motiver leurs sympathisants à s’exprimer à travers leurs blogues, ou à ouvrir de nouveaux blogues pour faire l’événement pendant l’élection. Ce qu’a bien réussi l’ADQ.

D’ici la prochaine élection :

  • les partis auront intérêt à mieux travailler sur la mobilisation leurs sympathisants afin que le plus grand nombre s’exprime très ouvertement au moyen de leur propre blogue – même s’ils ne pourront contrôler le message qui circule;
  • le Directeur Général des Élections aura intérêt, lui aussi, à se bien préparer afin de baliser ce nouveau champ de bataille électoral.


Lire la série:

3. Outils de campagne : Contactez-nous qu’ils disent…

Dernièrement, dans mon analyse de certaines tâches simples (don, consultation, recherche), je constatais que les principes, pour rendre l’utilisation d’un site efficace, étaient quelque peu malmenés par nos partis politiques, tout au moins en campagne électorale. Et concernant les blogues, bien que le terme fasse maintenant partie du vocabulaire de la campagne, je remarquais que les partis politiques restaient timides dans la consultation de la blogosphère québécoise, et encore plus timides à avouer la lire. Tout particulièrement, chez les libéraux et les adéquistes.

Dans cette analyse des stratégies et usages du Web utilisés par les partis politiques, abordons un autre sujet: quel suivi les partis font-ils des courriels reçus de leurs partisans pendant la campagne?

Si j’avais un site personnel pour me faire de nouveaux amis et que je ne répondais pas aux messages venant de mon bouton Contactez-moi, vous me diriez : « T’es sûr de vouloir rencontrer du monde ? », et vous auriez raison.

Si j’avais un commerce en ligne pour vendre mes produits et que je ne répondais pas aux messages venant de mon bouton Contactez-nous, s’informant de mes produits, vous me diriez : « T’es sûr de vouloir vendre tes produits ? », et vous auriez raison.

Si je gérais le site d’un parti politique et que je ne répondais pas aux messages venant de mon bouton Contactez-nous … Et pourtant !

 
Contactez-nous qu’ils disent… mais ils ne disent pas qu’ils vous répondront

Encore une fois, j’ai donc voulu mesurer si nos partis faisaient leur travail de base (je vous en parlais déjà un peu, voilà quelques jours). J’ai contacté en début de semaine les 5 partis politiques. Je leur ai envoyé à chacun un courrier électronique (sous l’identité d’un partisan) demandant des informations sur une éventuelle assemblée de circonscription. Demande banale, comme chaque parti doit en recevoir régulièrement. Un seul parti politique m’a répondu rapidement avec des informations très correctes pour l’occasion: les coordonnées de la circonscription qu’il me recommandait de contacter directement. C’est le Parti Québécois.

Très déçu par la performance de nos partis, et pour m’assurer que je n’avais pas commis d’erreur, 36 heures après le premier envoi j’ai donc réécrit à ceux-ci pour reformuler ma demande en indiquant clairement qu’il s’agissait d’une 2e demande. Les heures passent et passent. Après 24 heures de ce deuxième envoi, enfin un deuxième parti se manifeste : Le Parti Vert du Québec.

À l’évidence, les courriers envoyés à certains partis ne sont pas gérés. Pourquoi ? Je ne sais pas. Ils doivent avoir une tonne de bonnes raisons. Je laisse à d’autres le soin de comprendre pourquoi. N’empêche qu’il m’apparaît inadmissible que des partis aspirant au pouvoir, comme le Parti Libéral et l’Action démocratique du Québec, n’aient aucune équipe dédiée pour répondre aux courriels. On trouverait inconcevable de laisser sonner le téléphone de la permanence sans répondre; c’est pareil pour les courriels, messieurs-dames des partis. C’est pareil !

Ces partis veulent être élus, veulent conduire la destinée du gouvernement, être le maître-d’oeuvre du e-gouvernement, mais ne sont même pas capable de répondre aux demandes de leurs partisans reçues par courriel. Hum ! Que doit-on en déduire ? On ne s’étonnera pas que ces partis politiques, une fois au pouvoir, pensent que c’est comme ceci qu’ils réussiront à dialoguer avec la population.

Pensez-vous qu’il ne s’agisse là que d’un concours de circonstances ? Moi, je ne crois pas. La semaine précédant ce test, j’ai écrit sous mon nom au PLQ, à l’ADQ et au PQ (via formulaire ou courriel affichés sur leur site) pour joindre les responsables Web. Là encore, seul le PQ m’a répondu rapidement. L’ADQ a pu être rejoint via des contacts personnels. Quant au PLQ, j’attends toujours qu’il se passe quelque chose. On dirait que le courrier n’a pas été branché à leur quartier général.

En conclusion d’un débat à l’Association de Marketing de Montréal dernièrement (voir sur les blogues de Michel Leblanc, Sandrine Prom Tep et Muriel Ide), Jacques Nantel nous rappelait ce conseil : toute entreprise qui veut réussir sur Internet doit garder le contact avec ses consommateurs, doit rétroagir avec eux. Que devons-nous déduire alors de la compréhension du Web qu’ont les responsables du PLQ et de l’ADQ ?

P.-S. : N’ayant pas encore eu un contact avec qui que ce soit du PLQ, si une personne responsable du parti voulait me contacter par courriel, ce serait apprécié. Mon adresse est facile à trouver… et je vous répondrai sans faute.


Lire la série:

Politique 2.0 VS Test 1.0

Parce que les partis politiques ont ajouté des sections qu’ils nomment blogues, parce qu’il y a des vidéos, parce que qu’il y a Youtube, parce qu’il y a des cms open source, parce qu’il y a la guerre des AdWords, certains se demandent si nous assistons à l’arrivée du Web 2.0 dans nos moeurs politiques. Bon! les amis, on respire par le nez… et faudra respirer longtemps!

Voilà 10 ans, lorsque le commerce électronique tentait d’établir sa crédibilité, pour évaluer quelle confiance on devait accorder à une entreprise qui offrait des services en ligne (ou vendait ses produits en ligne), on réalisait un test tout simple mais très révélateur : on envoyait un petit courriel simple puis on analysait délai et nature de la réponse. La qualité du service à la clientèle électronique étant le premier indicateur de l’importance réelle de l’internaute dans la stratégie commerciale de l’entreprise.

Aujourd’hui, toute entreprise qui veut réussir sur Internet sait qu’elle doit avoir un service à la clientèle en ligne impeccable. Et même plus, les entreprises aujourd’hui cherchent à diriger le maximum de clients vers le web plutôt que le téléphone ou le contact personnel (question d’économie et de rapidité).
 

 

Alors d’après vous ?
Que se passerait-il si on soumettait nos 5 partis politiques à ce petit test tout ce qu’il y a de plus Web 1.0 ?

Cette semaine, j‘ai envoyé à chacun des partis un courriel (le même), en me disant – comme voilà dix ans – que la réponse à ce courriel m’indiquerait quelle est la statégie de communication des partis politiques envers leur partisan, au-delà des contenus dirigés visibles sur les sites. Après 24h., un seul parti a répondu. Un seul, oui! Grosse déception!

Je n’en dis pas plus pour l’instant. Donnons encore quelques heures aux partis, qu’en dites-vous? On s’en reparle donc bientôt.

Et pour ceux qui espéraient voir une ère nouvelle dans les communications électorales, faudra être un peu plus patient. L’e-militance n’est pas encore arrivée au Québec.

2. Outils de campagne: La langue des élections

L’ADQ vient de mettre en ligne la version anglaise de son site de campagne, ce week-end, discrètement. Tout aussi discrètement le Parti Libéral du Québec avait ouvert sa section English tout dernièrement. En fait, un seul parti avait une version anglaise complète dès le début de la campagne (ou plutôt la mise en ligne du site de campagne) fut le Parti Vert. Québec solidaire n’offre que du contenu anglais contextuel alors que le Parti québécois semble avoir perdu complètement son anglais.

Certes, la campagne est loin d’être terminée. D’autres versions, sections ou documents s’adressant à la communauté anglophone risquent d’apparaître ici et là. Nous verrons bien d’ici le … 26 mars. Mais aujourd’hui, on doit se rendre à l’évidence; les élections au Québec, sur le Web, ça ne se passe qu’en français.

La maigreur, l’absence ou la tardiveté des versions anglaises soulèvent 2 questions, l’une politique, l’autre technique :

  1. le peu d’enjeu que représente la communauté anglaise dans les objectifs de campagne en ligne des partis;
  2. la difficulté de développer des sites bilingues (ou multilingues).

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D’abord les faits :

PLQ
Jusqu’à tout dernièrement, le Parti Libéral n’offrait que son programme en anglais, en version téléchargeable (pdf). Il s’est depuis fabriqué une petite section, appelée English, qui regroupe ce programme téléchargeable, la liste des candidats (à noter que les bio sont bilingues – donc même bio en français comme en anglais), et l’accès au blogue (nommé dans le menu The Blogs) – qui est incidemment la section Blogues française. Raison: les blogues du Parti Libéral comprennent quelques interventions anglaises.

On comprendra donc qu‘il ne s’agit pas d’une vrai section anglaise, encore moins d’une version anglaise. Tout juste un accommodement raisonnable pour satisfaire la dent creuse d’une partie importante de l’électorat libéral.

PQ
Trouver un document anglais dans le site du Parti Québécois, relève de l’exploit. Pourtant en début de campagne, il me semble bien avoir vu une version anglaise du programme (j’ai peut-être rêvé). Il n’y a ni version, ni section, ni trace de documents en anglais. Possiblement, des interventions dans les blogues ou quelques documents quelque part, mais je n’ai pas trouvé.

Manifestement, le Parti Québécois sait qu’il n’a rien à gagner de ce côté de l’électorat, du moins pas assez pour justifier le temps et l’énergie qu’il serait nécessaire.

ADQ
Depuis hier, une toute nouvelle version vient d’apparaître. L’ADQ est le seul parti des 3 grands partis qui se risquent à faire une version complète anglaise. Ils vont apprendre à la dure qu’il est d’être difficile de développer et maintenir deux versions d’un même site aussi vivant qu’un site de campagne électoral. Page à moitié traduite (même dans les formulaires d’adhésion où les champs de renseignements personnels à remplir sont indiqués en français), entêtes qui ne sont pas de la bonne langue, manque de contenu de langue anglaise, page anglaise qui n’encadre que du contenu francophone, bannières et autres auto-promotions du parti qui sont seulement en français même dans la version anglaise, processus qui change de langue en cours d’exécution, etc.

La mise en ligne d’une version anglaise est une entreprise difficile. Dans l’état actuel des choses (4 mars 14h00), l’ADQ ne semble pas être en mesure de livrer une version cohérente. Ce n’est assurément pas avec cette tentative qu’il arrachera ne serait-ce qu’un vote anglophone aux libéraux.

Québec solidaire
Ici non plus ni version, ni section anglaise. Par contre, dans certains régions et circonscriptions (à forte concentration anglophone), on peut trouver des textes rédigés en anglais. Le programme n’est pas disponible en anglais cependant.

Là aussi, la communauté anglophone n’est pas desservie. Bien que je puisse très bien comprendre la décision de ne pas offrir de version anglaise complète, je suis un peu surpris que Québec solidaire n’offre aucun outil à cette gauche anglophone du Québec pourtant très réelle qui devrait se reconnaître dans ce parti.

PVQ
Dès la mise en ligne de son site de campagne, le 26 février, le PVQ s’est démarqué des autres partis par la présence d’une double navigation française / anglaise.

La majorité des interventions et contributions sont francophones, mais le potentiel est présent. Navigation dans les deux langues, forum et blogues bilingues, résumé de la plate-forme en anglais, etc.

Il y a de la part du PVQ, un véritable effort de rejoindre les anglophones autant que comme les francophones. Et aux mauvaises langues qui diront que le PVQ est avantagé là-dessus par la maigreur de son contenu et la simplicité de son arborescence, je répondrai: vous avez raison. Le PVQ est de tous les partis, celui qui a le moins développé son site comme « outil de compagne » – contrairement à ce qu’il nous avait déjà habitué au préalable, comme outil de mobilisation et même outil de travail pour la réflexion politique (wiki de programme, l’an dernier). Avoir une version bilingue dans ces conditions est plus facile. Mais néanmoins ne va pas sans erreur (malheureusement nombreuses).

De tous les partis, c’est probablement celui dont on pardonne le plus les erreurs, par le manque évident de moyens et de ressources.

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A) La communauté anglophone n’est pas un enjeu politique, dans la stratégie en ligne, pour cette élection.

Il n’y a aucune surprise à ce niveau. À voir le peu d’effort fourni par les partis politiques pour faire des versions anglophones, il est clair qu’aucun parti – à l’exception du PVQ – n’a voulu investir pour rejoindre adéquatement cette portion de l’électorat. Les anglophones seront rejoints ailleurs que par le Web, ou sont déjà considérés acquis (par les Libéraux). Développer un site bilingue est couteux et complexe; pour les partis le jeu n’en valait pas la chandelle.

Je suis néanmoins perplexe qu’aucun parti (sauf le PVQ – je crois que je me répète) n’ait été prêt au lancement des élections avec une offre cohérente pour les anglophones (même pas les libéraux). Pour les libéraux et les adéquistes, c’est bien après le lancement de leur site de campagne qu’on voit s’ajouter ce contenu. L’offre est non seulement maigre, mais sent l’improvisation.

B) Le niveau de difficulté élevé pour développer des sites bilingues

Ce n’est pas moi qui critiquerais les partis politiques de ne pas offrir de site bilingue. On sous-évalue trop souvent la complexité du travail à accomplir (je suis très bien placé pour le savoir). Pour un site corporatif simple, cela ne représente souvent qu’un dédoublement de structure. Pour un site de campagne cela en va tout autrement.

Les contenus sont vivants, ils changent très fréquemment. Gérer un tel site bilingue demande alors d’avoir deux stratégies de contenus adaptés aux clientèles (et objectifs) avec les moyens de produire les contenus nécessaires. L’ADQ fait actuellement l’illustration qu’on peut facilement s’empêtrer dans une telle démarche, si cela n’a pas été longuement planifié, tant au niveau tant au niveau de l’arborescence que de la stratégie éditoriale.

Étant donné que manifestement aucun parti n’avait à gagner d’une version campagne complète de leur site, une réflexion préalable aurait dû tout au moins les conduire à planifier une version peut-être partielle, mais au moins cohérente. Ce qu’aucun ne semble proposer, même si dans leur site régulier (hors campagne), chacun des partis a une stratégie pour rejoindre la communauté anglophone.

De tous les partis, le Parti Libéral est probablement celui qui montre le plus d’incohérence. Sa proposition est pure improvisation. Comme si, une fois leur site de campagne lancé, le PLQ avait tout à coup réalisé avoir oublié une partie de son électorat, et tente désespérément de bricoler un semblant de section anglaise. C’est de leur part un gros oubli, d’autant que leur site régulier comprend une version anglaise complète. Le site en général laisse paraître un manque de planification; ce qu’il propose pour les anglophones frisent la catastrophe.

Pour le PQ, il est probable que l’absence complet de contenu anglophone relève d’un choix politique. Cette démarche est en continuité avec ce qu’il faisait sur son site régulier, c’est-à-dire pas de version bilingue mais qu’une section réduite pour les autres langues. Donc qu’il n’y ait rien en anglais actuellement a une certaine cohérence avec la stratégie éditoriale du parti, même si, selon moi, l’inaccessibilité de la plate-forme reste très discutable, dans le cadre d’une campagne.

Je le répète, tous les partis ont beaucoup évolué depuis la dernière campagne électorale dans l’utilisation du Web (je ne dis pas par contre que tout est parfait, loin de là, entendons-nous ). Cette année, le Web est une affaire plus sérieuse; on y a investi temps et ressources; manifestement plus qu’aux dernières élections. Mais pour ce qui est de gérer l’aspect multilingue, ce sera pour une prochaine campagne.
 

 

Mise à jour: 08 mars
Depuis la parution de mon billet, Québec solidaire a ajouté à sa page d’accueil un nouvelle zone intitulée Nos engagements qui présente les versions française et anglaise de leurs engagements. Belle initiative!


Lire la série:

Nos partis politiques lisent-ils les blogues

J’ai interpellé le Parti Québécois un peu plus tôt aujourd’hui sur sa lecture des fils RSS provenant de la blogosphère québécoise. Au tour des autres partis d’être interpellés.

Je rappelle mon but. Les partis cette année essaient de nous montrer qu’ils sont full Web comme jamais. Fils RSS, blogues, fichiers vidéo et audio, commentaires des visiteurs sur leur site. Excellent! Mais est-ce cela intégrer la culture numérique ? Michel Leblanc et Philippe Martin (entre plusieurs autres) au Québec ont souvent écrit que pour comprendre la blogosphère, cette drôle de petite bête, y tenir blogue ne suffit pas, encore faut-il écouter ce qui s’y passe. Et mon hypothèse : que nos partis sont complètement sourds sur la blogosphère québécoise; les blogues sur les sites des partis, oui pour faire tendance mais se mettre à suivre la blogosphère, comme on suit les médias… pas encore. Pas parce que le contenu dans la blogosphère ne serait pas à la hauteur, juste parce qu’ils sont loin d’avoir intégrer les fils RSS dans leur pratique de veille quotidienne.

J’aimerais beaucoup me tromper. En interpellant ainsi les partis, je souhaite leur donner la chance de NOUS prouver que je me trompe et qu’ils ont au moins un œil sur les blogues.

Donc qu’est-ce que je fais : je signale aux partis politiques des erreurs bénignes sur leur site Web. Rien de grave, simple à corriger, qui ne demande aucune décision stratégique ou éditoriale. Une correction simple et banale.

Pour le PQ, j’ai déjà signalé qu’il manquait 4 circonscriptions dans les sélecteurs de candidats (on en retrouve 121 plutôt que 125, donc pour 4 circonscriptions on ne peut retrouver le candidat)

J’ajoute les autres partis, maintenant. (Je ne ferai pas de billet pour chaque interpellation, ce serait trop fastidieux et répétitif.)

Pour l’ADQ :
Une faute d’orthographe chapeaute votre page d’accueil. On n’écrit pas : Abonnez Vous mais bien Abonnez-vous. Facile à changer, quelques secondes.

Je vous aurais bien demandé plusieurs autres changements (comme ne pas faire marcher par défaut la vidéo qui nous accueille sur le site) mais la liste aurait été trop longue. Restons modeste.

Pour le PLQ :
Une faute aussi sur la page d’accueil, parmi les éléments du menu de gauche : Blogue. Eh! oui, bêtement mis au singulier. Pourtant, l’entête de la page dit bien Vos blogues et l’entête de menu de gauche, dans la page intérieur indique Blogues. La version anglaise : The Blogs. Pas d’hésitation, il y a bien une faute d’orthographe. Allez faut corriger !

Pour Québec solidaire :
Dans la section J’appuie, il est dit : Comment appuyer Québec solidaire? En devenant membre ou en s’abonnant à la lettre d’informations! Or dans cette page, il est impossible de s’abonner à aucune lettre d’informations. Il faut donc retirer toute référence à la lettre ou rendre possible l’inscription à la lettre.

Pour le Parti Vert du Québec :
Une faute dans le titre de la page Plate-forme 2007. Vous avez écrit: Plateforme 2007. D’ailleurs l’image dans cette même page, indique correctement le mot Plate-forme et de même qu’il est bien écrit dans le menu de gauche.

Alors qui lit les blogues ?
Quels seront les partis qui nous montreront qu’ils écoutent le bruit qui émanent du fin fond de nos blogues (ou qui se branchent sur la pipe d’Éric Baillargeon, nouvellement rénovée). Ces corrections sont trop faciles pour que vous ne les fassiez pas, la trace laissée par ces billets trop profondes pour que vous ne les voyez pas, alors prouvez-nous que vous nous lisez.

 


Mise à jour : jeudi 14:00

Québec solidaire a été le premier a indiqué qu’ils avaient bien vu le message. Moins de 12 heures après la publication du billet. Donc, il est certain qu’ils suivent de près ce qui se passe dans les blogues. Et n’ont pas peur d’utiliser les commentaires pour signaler la chose. Excellent!

L’ADQ a aussi corrigé la petite faute apparaissant sur sa page d’accueil. Hasard ou conséquence ? Aucune idée. Le fait de ne pas avoir utilisé courriel ou commentaires pour nous signaler la correction, m’empêche de savoir vraiment. Disons qu’il est probable que mon billet se soit rendu, par un chemin ou un autre, jusqu’aux bonnes oreilles… mais il reste un doute. Si l’information vient de ce billet, ne soyez pas gêné, dites-le, bien au contraire vous serez bien « noté ».

 


Mise à jour : jeudi 22:00

Au tour du PLQ d’avoir corrigé sa petite faute. Ici non plus, pas de commentaires dans ce billet ou de courriel. Donc là aussi, on ne sait si cela relève du hasard… Mais la coïncidence serait surprenante. J’avoue être surpris, je n’aurais pas cru qu’il aurait bouger si vite… moins de 24 heures.

Reste encore le PQ et le PVQ. Allez un petit effort, à vos agrégateurs, comme les autres partis. Outre ces petites choses bénignes que je dis, il y a peut-être peut-être plein de chose qui s’y discute qui devrait vous intéresser.

 


Mise à jour : lundi 12:00

Le Parti Québécois a ajouté dernièrement quelques circonscriptions. Il en manque malheureusement encore une: Westmount-St-Louis. En courrier privé, un responsable du parti m’a assuré que les blogues sont bel et bien lus.

Mise à jour : 7 mars
Toutes les circonscriptions sont maintenant ajoutées dans le sélecteur de recherche.

1.c – Action Démocratique Québec : Le parti qui n’aime pas les régions

La première chose qui m’a frappé en me rendant sur le site Web de l’ADQ, c’est que le Parti ne doit pas aimer les régions. J’étais au chalet ce week-end pour débuter mon analyse de tâches sur les partis, devant un bon feu de foyer et branché à Internet … par modem, en basse vitesse. Si on considère que la haute vitesse est moins disponible en région qu’en milieu urbain, j’en déduis que l’ADQ est soit un parti radicalement urbain ou un parti qui n’aime vraiment pas les régions; le slogan de l’ADQ devait être, sans la haute vitesse point de salut.

Une vidéo qui démarre sur la page d’accueil sans le demander, ça ne se fait pas (l’ADQ le fait); un pdf qui se cache sous un bouton sans avertissement, ça ne se fait pas (l’ADQ le fait). Si vous faites les deux en même temps avec un modem 56k… il y a peu de chance que vous donner votre vote au parti. Avis aux concepteurs Web de l’ADQ: Au travail! Un boulot urgent vous attend.

Il y aura beaucoup d’autres choses à ajouter au sujet de ce site lors de prochains billets, contentons-nous comme pour les autres de l’analyse des tâches (programme, don, candidats)… pour l’instant.

PLQLe programme : celui-ci est facilement accessible de la page d’accueil (dès qu’on se fait à la navigation particulière du site) sous le bouton Notre plateforme. Mais, horreur, c’est un document pdf de 27 pages qui s’ouvre sans qu’il n’ait été annoncé (1294 Ko). Aucune version HTML n’est disponible. Inadmissible!

Faire un don au parti en ligne, oui c’est possible avec l’ADQ. Personnellement, j’ai eu un peu de mal à localiser le bouton Contribuez pourtant si visible; ma femme qui s’est prêtée au même exercice l’a vu quant à elle instantanément. Il faut ici encore s’habituer avec le graphisme et la navigation plus ou moins ergonomique du site. Le processus de paiement semble bien documenter et bien découper dans ses étapes. Le nom de l’institution financière qui assure la transaction sécurisée gagnerait probablement à être ajouté.

ADQLa recherche du candidat de ma circonscription s’est effectuée avec grand succès. La page est très simple et fait très bien le travail qu’il doit faire. De tous les partis, c’est probablement là que j’ai eu la réponse la plus rapide, dès ma première visite.

Conclusion : Le site de l’ADQ permet donc de réaliser les tâches qui devient être exécutées, mais son design, son architecture augmente le niveau de difficulté. En fait, une image d’amateurisme se dégage du site, un image qui ne convient pas à un parti ayant d’aussi grandes ambitions électorales.


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