2. Outils de campagne: La langue des élections

L’ADQ vient de mettre en ligne la version anglaise de son site de campagne, ce week-end, discrètement. Tout aussi discrètement le Parti Libéral du Québec avait ouvert sa section English tout dernièrement. En fait, un seul parti avait une version anglaise complète dès le début de la campagne (ou plutôt la mise en ligne du site de campagne) fut le Parti Vert. Québec solidaire n’offre que du contenu anglais contextuel alors que le Parti québécois semble avoir perdu complètement son anglais.

Certes, la campagne est loin d’être terminée. D’autres versions, sections ou documents s’adressant à la communauté anglophone risquent d’apparaître ici et là. Nous verrons bien d’ici le … 26 mars. Mais aujourd’hui, on doit se rendre à l’évidence; les élections au Québec, sur le Web, ça ne se passe qu’en français.

La maigreur, l’absence ou la tardiveté des versions anglaises soulèvent 2 questions, l’une politique, l’autre technique :

  1. le peu d’enjeu que représente la communauté anglaise dans les objectifs de campagne en ligne des partis;
  2. la difficulté de développer des sites bilingues (ou multilingues).

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D’abord les faits :

PLQ
Jusqu’à tout dernièrement, le Parti Libéral n’offrait que son programme en anglais, en version téléchargeable (pdf). Il s’est depuis fabriqué une petite section, appelée English, qui regroupe ce programme téléchargeable, la liste des candidats (à noter que les bio sont bilingues – donc même bio en français comme en anglais), et l’accès au blogue (nommé dans le menu The Blogs) – qui est incidemment la section Blogues française. Raison: les blogues du Parti Libéral comprennent quelques interventions anglaises.

On comprendra donc qu‘il ne s’agit pas d’une vrai section anglaise, encore moins d’une version anglaise. Tout juste un accommodement raisonnable pour satisfaire la dent creuse d’une partie importante de l’électorat libéral.

PQ
Trouver un document anglais dans le site du Parti Québécois, relève de l’exploit. Pourtant en début de campagne, il me semble bien avoir vu une version anglaise du programme (j’ai peut-être rêvé). Il n’y a ni version, ni section, ni trace de documents en anglais. Possiblement, des interventions dans les blogues ou quelques documents quelque part, mais je n’ai pas trouvé.

Manifestement, le Parti Québécois sait qu’il n’a rien à gagner de ce côté de l’électorat, du moins pas assez pour justifier le temps et l’énergie qu’il serait nécessaire.

ADQ
Depuis hier, une toute nouvelle version vient d’apparaître. L’ADQ est le seul parti des 3 grands partis qui se risquent à faire une version complète anglaise. Ils vont apprendre à la dure qu’il est d’être difficile de développer et maintenir deux versions d’un même site aussi vivant qu’un site de campagne électoral. Page à moitié traduite (même dans les formulaires d’adhésion où les champs de renseignements personnels à remplir sont indiqués en français), entêtes qui ne sont pas de la bonne langue, manque de contenu de langue anglaise, page anglaise qui n’encadre que du contenu francophone, bannières et autres auto-promotions du parti qui sont seulement en français même dans la version anglaise, processus qui change de langue en cours d’exécution, etc.

La mise en ligne d’une version anglaise est une entreprise difficile. Dans l’état actuel des choses (4 mars 14h00), l’ADQ ne semble pas être en mesure de livrer une version cohérente. Ce n’est assurément pas avec cette tentative qu’il arrachera ne serait-ce qu’un vote anglophone aux libéraux.

Québec solidaire
Ici non plus ni version, ni section anglaise. Par contre, dans certains régions et circonscriptions (à forte concentration anglophone), on peut trouver des textes rédigés en anglais. Le programme n’est pas disponible en anglais cependant.

Là aussi, la communauté anglophone n’est pas desservie. Bien que je puisse très bien comprendre la décision de ne pas offrir de version anglaise complète, je suis un peu surpris que Québec solidaire n’offre aucun outil à cette gauche anglophone du Québec pourtant très réelle qui devrait se reconnaître dans ce parti.

PVQ
Dès la mise en ligne de son site de campagne, le 26 février, le PVQ s’est démarqué des autres partis par la présence d’une double navigation française / anglaise.

La majorité des interventions et contributions sont francophones, mais le potentiel est présent. Navigation dans les deux langues, forum et blogues bilingues, résumé de la plate-forme en anglais, etc.

Il y a de la part du PVQ, un véritable effort de rejoindre les anglophones autant que comme les francophones. Et aux mauvaises langues qui diront que le PVQ est avantagé là-dessus par la maigreur de son contenu et la simplicité de son arborescence, je répondrai: vous avez raison. Le PVQ est de tous les partis, celui qui a le moins développé son site comme « outil de compagne » – contrairement à ce qu’il nous avait déjà habitué au préalable, comme outil de mobilisation et même outil de travail pour la réflexion politique (wiki de programme, l’an dernier). Avoir une version bilingue dans ces conditions est plus facile. Mais néanmoins ne va pas sans erreur (malheureusement nombreuses).

De tous les partis, c’est probablement celui dont on pardonne le plus les erreurs, par le manque évident de moyens et de ressources.

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A) La communauté anglophone n’est pas un enjeu politique, dans la stratégie en ligne, pour cette élection.

Il n’y a aucune surprise à ce niveau. À voir le peu d’effort fourni par les partis politiques pour faire des versions anglophones, il est clair qu’aucun parti – à l’exception du PVQ – n’a voulu investir pour rejoindre adéquatement cette portion de l’électorat. Les anglophones seront rejoints ailleurs que par le Web, ou sont déjà considérés acquis (par les Libéraux). Développer un site bilingue est couteux et complexe; pour les partis le jeu n’en valait pas la chandelle.

Je suis néanmoins perplexe qu’aucun parti (sauf le PVQ – je crois que je me répète) n’ait été prêt au lancement des élections avec une offre cohérente pour les anglophones (même pas les libéraux). Pour les libéraux et les adéquistes, c’est bien après le lancement de leur site de campagne qu’on voit s’ajouter ce contenu. L’offre est non seulement maigre, mais sent l’improvisation.

B) Le niveau de difficulté élevé pour développer des sites bilingues

Ce n’est pas moi qui critiquerais les partis politiques de ne pas offrir de site bilingue. On sous-évalue trop souvent la complexité du travail à accomplir (je suis très bien placé pour le savoir). Pour un site corporatif simple, cela ne représente souvent qu’un dédoublement de structure. Pour un site de campagne cela en va tout autrement.

Les contenus sont vivants, ils changent très fréquemment. Gérer un tel site bilingue demande alors d’avoir deux stratégies de contenus adaptés aux clientèles (et objectifs) avec les moyens de produire les contenus nécessaires. L’ADQ fait actuellement l’illustration qu’on peut facilement s’empêtrer dans une telle démarche, si cela n’a pas été longuement planifié, tant au niveau tant au niveau de l’arborescence que de la stratégie éditoriale.

Étant donné que manifestement aucun parti n’avait à gagner d’une version campagne complète de leur site, une réflexion préalable aurait dû tout au moins les conduire à planifier une version peut-être partielle, mais au moins cohérente. Ce qu’aucun ne semble proposer, même si dans leur site régulier (hors campagne), chacun des partis a une stratégie pour rejoindre la communauté anglophone.

De tous les partis, le Parti Libéral est probablement celui qui montre le plus d’incohérence. Sa proposition est pure improvisation. Comme si, une fois leur site de campagne lancé, le PLQ avait tout à coup réalisé avoir oublié une partie de son électorat, et tente désespérément de bricoler un semblant de section anglaise. C’est de leur part un gros oubli, d’autant que leur site régulier comprend une version anglaise complète. Le site en général laisse paraître un manque de planification; ce qu’il propose pour les anglophones frisent la catastrophe.

Pour le PQ, il est probable que l’absence complet de contenu anglophone relève d’un choix politique. Cette démarche est en continuité avec ce qu’il faisait sur son site régulier, c’est-à-dire pas de version bilingue mais qu’une section réduite pour les autres langues. Donc qu’il n’y ait rien en anglais actuellement a une certaine cohérence avec la stratégie éditoriale du parti, même si, selon moi, l’inaccessibilité de la plate-forme reste très discutable, dans le cadre d’une campagne.

Je le répète, tous les partis ont beaucoup évolué depuis la dernière campagne électorale dans l’utilisation du Web (je ne dis pas par contre que tout est parfait, loin de là, entendons-nous ). Cette année, le Web est une affaire plus sérieuse; on y a investi temps et ressources; manifestement plus qu’aux dernières élections. Mais pour ce qui est de gérer l’aspect multilingue, ce sera pour une prochaine campagne.
 

 

Mise à jour: 08 mars
Depuis la parution de mon billet, Québec solidaire a ajouté à sa page d’accueil un nouvelle zone intitulée Nos engagements qui présente les versions française et anglaise de leurs engagements. Belle initiative!


Lire la série:

Nos partis politiques lisent-ils les blogues

J’ai interpellé le Parti Québécois un peu plus tôt aujourd’hui sur sa lecture des fils RSS provenant de la blogosphère québécoise. Au tour des autres partis d’être interpellés.

Je rappelle mon but. Les partis cette année essaient de nous montrer qu’ils sont full Web comme jamais. Fils RSS, blogues, fichiers vidéo et audio, commentaires des visiteurs sur leur site. Excellent! Mais est-ce cela intégrer la culture numérique ? Michel Leblanc et Philippe Martin (entre plusieurs autres) au Québec ont souvent écrit que pour comprendre la blogosphère, cette drôle de petite bête, y tenir blogue ne suffit pas, encore faut-il écouter ce qui s’y passe. Et mon hypothèse : que nos partis sont complètement sourds sur la blogosphère québécoise; les blogues sur les sites des partis, oui pour faire tendance mais se mettre à suivre la blogosphère, comme on suit les médias… pas encore. Pas parce que le contenu dans la blogosphère ne serait pas à la hauteur, juste parce qu’ils sont loin d’avoir intégrer les fils RSS dans leur pratique de veille quotidienne.

J’aimerais beaucoup me tromper. En interpellant ainsi les partis, je souhaite leur donner la chance de NOUS prouver que je me trompe et qu’ils ont au moins un œil sur les blogues.

Donc qu’est-ce que je fais : je signale aux partis politiques des erreurs bénignes sur leur site Web. Rien de grave, simple à corriger, qui ne demande aucune décision stratégique ou éditoriale. Une correction simple et banale.

Pour le PQ, j’ai déjà signalé qu’il manquait 4 circonscriptions dans les sélecteurs de candidats (on en retrouve 121 plutôt que 125, donc pour 4 circonscriptions on ne peut retrouver le candidat)

J’ajoute les autres partis, maintenant. (Je ne ferai pas de billet pour chaque interpellation, ce serait trop fastidieux et répétitif.)

Pour l’ADQ :
Une faute d’orthographe chapeaute votre page d’accueil. On n’écrit pas : Abonnez Vous mais bien Abonnez-vous. Facile à changer, quelques secondes.

Je vous aurais bien demandé plusieurs autres changements (comme ne pas faire marcher par défaut la vidéo qui nous accueille sur le site) mais la liste aurait été trop longue. Restons modeste.

Pour le PLQ :
Une faute aussi sur la page d’accueil, parmi les éléments du menu de gauche : Blogue. Eh! oui, bêtement mis au singulier. Pourtant, l’entête de la page dit bien Vos blogues et l’entête de menu de gauche, dans la page intérieur indique Blogues. La version anglaise : The Blogs. Pas d’hésitation, il y a bien une faute d’orthographe. Allez faut corriger !

Pour Québec solidaire :
Dans la section J’appuie, il est dit : Comment appuyer Québec solidaire? En devenant membre ou en s’abonnant à la lettre d’informations! Or dans cette page, il est impossible de s’abonner à aucune lettre d’informations. Il faut donc retirer toute référence à la lettre ou rendre possible l’inscription à la lettre.

Pour le Parti Vert du Québec :
Une faute dans le titre de la page Plate-forme 2007. Vous avez écrit: Plateforme 2007. D’ailleurs l’image dans cette même page, indique correctement le mot Plate-forme et de même qu’il est bien écrit dans le menu de gauche.

Alors qui lit les blogues ?
Quels seront les partis qui nous montreront qu’ils écoutent le bruit qui émanent du fin fond de nos blogues (ou qui se branchent sur la pipe d’Éric Baillargeon, nouvellement rénovée). Ces corrections sont trop faciles pour que vous ne les fassiez pas, la trace laissée par ces billets trop profondes pour que vous ne les voyez pas, alors prouvez-nous que vous nous lisez.

 


Mise à jour : jeudi 14:00

Québec solidaire a été le premier a indiqué qu’ils avaient bien vu le message. Moins de 12 heures après la publication du billet. Donc, il est certain qu’ils suivent de près ce qui se passe dans les blogues. Et n’ont pas peur d’utiliser les commentaires pour signaler la chose. Excellent!

L’ADQ a aussi corrigé la petite faute apparaissant sur sa page d’accueil. Hasard ou conséquence ? Aucune idée. Le fait de ne pas avoir utilisé courriel ou commentaires pour nous signaler la correction, m’empêche de savoir vraiment. Disons qu’il est probable que mon billet se soit rendu, par un chemin ou un autre, jusqu’aux bonnes oreilles… mais il reste un doute. Si l’information vient de ce billet, ne soyez pas gêné, dites-le, bien au contraire vous serez bien « noté ».

 


Mise à jour : jeudi 22:00

Au tour du PLQ d’avoir corrigé sa petite faute. Ici non plus, pas de commentaires dans ce billet ou de courriel. Donc là aussi, on ne sait si cela relève du hasard… Mais la coïncidence serait surprenante. J’avoue être surpris, je n’aurais pas cru qu’il aurait bouger si vite… moins de 24 heures.

Reste encore le PQ et le PVQ. Allez un petit effort, à vos agrégateurs, comme les autres partis. Outre ces petites choses bénignes que je dis, il y a peut-être peut-être plein de chose qui s’y discute qui devrait vous intéresser.

 


Mise à jour : lundi 12:00

Le Parti Québécois a ajouté dernièrement quelques circonscriptions. Il en manque malheureusement encore une: Westmount-St-Louis. En courrier privé, un responsable du parti m’a assuré que les blogues sont bel et bien lus.

Mise à jour : 7 mars
Toutes les circonscriptions sont maintenant ajoutées dans le sélecteur de recherche.

Question, monsieur le DGE…

Question : Si le Directeur Général des Élections du Québec envoie une mise en demeure (voir ici et ici ) à un sympathisant d’un parti politique pour une série de vidéos qu’il a réalisée lui-même gratuitement et qu’il diffuse tout aussi gratuitement via Youtube depuis bien avant le début des élections, enverra-il aussi à tous les autres sympathisants une mise en demeure pour qu’ils retirent les publicités officielles des partis qu’ils diffusent sur Youtube ?

Voici celle du Parti Québécois sur Youtube :
http://www.youtube.com/watch?v=KN0rdqQjGZs

On trouvera probablement celles des autres partis très rapidement, sur Youtube ou ailleurs, si ce n’est déjà fait. Je crois que le DGE va beaucoup dépenser en frais juridique, s’il suit cette voie. Une mise à jour de son équipe sur les formes nouvelles de diffusion et de production serait probablement mieux.

Le PQ lit-il les blogues ?

Je poursuivrai mon analyse de tâche très bientôt. Il ne me reste que 2 très courts billets sur Québec Solidaire et et le Parti Vert du Québec. Les impatients peuvent toujours consulter mon tableau pdf contenant les données brutes..

À quoi servent ces textes d’analyse de tâches ainsi que les autres analyses qui vont suivre ? À mesurer où en est la culture numérique des partis politiques, en photographiant comment les partis utilisent les possibilités du Web, comment ils feront évoluer cette utilisation tout au long de la campagne.

Hier soir au Yullbiz, la question était : Quel est l’impact des blogues sur la campagne politique actuelle? Comme les participants (je n’y étais pas – oui, promis Michel j’irai bientôt), je ne crois pas que la blogosphère ait un grand impact sur la campagne actuelle. Par contre, il est indéniable que cette année, pour la première fois que les blogues sont et seront écoutés tout au long de la campagne. Cette année, tous les médias font grand cas de la blogosphère. Cyberpresse avec Patrick Lagacé et Tristan Péloquin, Canoë avec Dominique Arpin , Radio-Canada avec sa section Élection 2007 – sur le Web (Schnobb et Lebeuf), tous y vont d’un regard intensif comme jamais de la blogosphère. L’information circule vite, même les plus futiles.

Aujourd’hui, je suis curieux de voir si les partis politiques accordent la même attention que nos médias à la blogosphère. Les partis ont mis des fils RSS sur leur site, voyons voir s’ils lisent ceux des blogues.

Je mets les partis politiques au défi de nous prouver qu’ils suivent l’activité des blogues. Je commence par le PQ.

A vos crayons ! Voilà le défi: Chers amis gestionnaires du site du Parti Québécois, dans vos 2 sélecteurs de circonscriptions (accueil et Les candidats), il manque 4 circonscriptions. Il est impossible d’y trouver son candidat, pour ces circonscription. Cette erreur est certes relativement banale, mais néanmoins irritante pour les électeurs de ces circonscription.

Voyons voir, cela vous prendra combien de temps pour voir mon billet, trouver les circonscriptions manquantes, et faire la correction. Pour les néophytes en programmation Web, cette erreur ne prendre que quelques minutes à régler. Je compte le temps.

Il est probable que chaque parti ait son petit test, chacun son tour… Après ceux-ci, nous saurons mieux comme se porte la culture politique de nos partis, ce que pensent réellement nos partis des blogues.

À vos marques, prêt, partez!

PS: Si vous cherchez une liste complète de 125 circonscriptions, vous pouvez toujours consulter Wikipedia.

PS2 : Préparez-vous, les autres partis, ce sera bientôt votre tour. Et de toutes façons même sans mes petits tests bénins, écoutez donc ce qui se dit sur vous dans les blogues. Pour vous aider, un bon truc, utilisez la pipe de Baillargeon, cela vous évitera bien du travail.

1.c – Action Démocratique Québec : Le parti qui n’aime pas les régions

La première chose qui m’a frappé en me rendant sur le site Web de l’ADQ, c’est que le Parti ne doit pas aimer les régions. J’étais au chalet ce week-end pour débuter mon analyse de tâches sur les partis, devant un bon feu de foyer et branché à Internet … par modem, en basse vitesse. Si on considère que la haute vitesse est moins disponible en région qu’en milieu urbain, j’en déduis que l’ADQ est soit un parti radicalement urbain ou un parti qui n’aime vraiment pas les régions; le slogan de l’ADQ devait être, sans la haute vitesse point de salut.

Une vidéo qui démarre sur la page d’accueil sans le demander, ça ne se fait pas (l’ADQ le fait); un pdf qui se cache sous un bouton sans avertissement, ça ne se fait pas (l’ADQ le fait). Si vous faites les deux en même temps avec un modem 56k… il y a peu de chance que vous donner votre vote au parti. Avis aux concepteurs Web de l’ADQ: Au travail! Un boulot urgent vous attend.

Il y aura beaucoup d’autres choses à ajouter au sujet de ce site lors de prochains billets, contentons-nous comme pour les autres de l’analyse des tâches (programme, don, candidats)… pour l’instant.

PLQLe programme : celui-ci est facilement accessible de la page d’accueil (dès qu’on se fait à la navigation particulière du site) sous le bouton Notre plateforme. Mais, horreur, c’est un document pdf de 27 pages qui s’ouvre sans qu’il n’ait été annoncé (1294 Ko). Aucune version HTML n’est disponible. Inadmissible!

Faire un don au parti en ligne, oui c’est possible avec l’ADQ. Personnellement, j’ai eu un peu de mal à localiser le bouton Contribuez pourtant si visible; ma femme qui s’est prêtée au même exercice l’a vu quant à elle instantanément. Il faut ici encore s’habituer avec le graphisme et la navigation plus ou moins ergonomique du site. Le processus de paiement semble bien documenter et bien découper dans ses étapes. Le nom de l’institution financière qui assure la transaction sécurisée gagnerait probablement à être ajouté.

ADQLa recherche du candidat de ma circonscription s’est effectuée avec grand succès. La page est très simple et fait très bien le travail qu’il doit faire. De tous les partis, c’est probablement là que j’ai eu la réponse la plus rapide, dès ma première visite.

Conclusion : Le site de l’ADQ permet donc de réaliser les tâches qui devient être exécutées, mais son design, son architecture augmente le niveau de difficulté. En fait, une image d’amateurisme se dégage du site, un image qui ne convient pas à un parti ayant d’aussi grandes ambitions électorales.


Lire la série:

1.b – Le Parti Québécois : Un tourbillon de changements

Le Parti Québécois est de tous les partis celui qui semble avoir l’équipe Web la plus efficace. Videos, nouvelles, communiqués, blogues (enfin ce qu’ils appellent blogue), fils RSS, etc. C’est probablement le site le plus dense et le mieux organisé. L’équipe a chaque jour fait des modifications, plein de modifications. Le site vit, il s’adapte, il évolue. Probablement trop. On fini par en perde son … dictionnaire. On annonce la Plateforme qui devient le lendemain la Feuille de route, qui était rangée dans la section La vision, mais qui vient de retrouver son autonomie dans sa propre section. Les changements sont si fréquents qu’on en vient à se demander si le site tente de suivre l’évolution de la campagne ou l’évolution des idées des leaders du parti.

Que nous dit l’analyse des tâches (programme, don, candidats): dans l’ensemble le site est cohérent et efficace.

PLQLe programme est facilement accessible . Dans la mesure où on comprend que celui-ci s’appelle feuille de route, et qu’il a été annoncé durant quelques jours comme plateforme, et que le programme du parti offert en téléchargement dans La Vision, c’est autre chose. Les concepteurs ont de toutes façons tellement bien positionné l’accès à la Feuille de route / Plateforme que le Parti pourrait encore le rebaptiser encore quelque fois que cela ne devrait pas trop porter à confusion. L’avantage d’une bonne maquette.

Pour ce qui est de faire un don au parti en ligne, encore cette fin de semaine, on nous proposait Postes Canada comme seul moyen de le faire. Même pas de mention Bientôt. Mon tableau d’analyse contient encore cette information. L’équipe du Parti Québécois n’a pas chômé ce week-end. Aujourd’hui, il est possible de faire son don en ligne. Les informations sont claires, de la page d’accueil au paiement. Les étapes du processus de paiement semblent aussi bien identifiées ( non, je ne me rends pas jusqu’au paiement, je n’ai pas prévu de budget de donation 😉 ). C’est le seul Parti qui indique clairement avec qui la transaction de paiement sécurisé sera effectuée (Desjardins) en début de processus.

PQLa recherche du candidat de ma circonscription m’a aussi jeté par terre. Samedi (24 février), le site du Parti Québécois proposait une solution de navigation entre candidats aussi lamentable que celle du Parti Libéral, avec le même classement par défaut sur le prénom du candidat. Copie conforme, à la différence près que la recherche par code postal était disponible… sur une autre page. Dans mes notes mon commentaire préliminaire était sévère. Il y avait là une erreur ergonomique impardonnable. Dès dimanche, le problème était réglé; on aurait dit que l’équipe avait vu mes notes. Aujourd’hui, le site pousse encore plus loin la précision de la recherche de candidats en ajoutant d’autres fonctionnalités.

Ma conclusion: toutes les tâches ont pu être exécutées. L’équipe du site a pu corriger rapidement les lacunes fonctionnelles. Je ne sais si André Boisclair est un bon chef de parti, mais assurément l’équipe Web du Parti, elle, est bonne, voire excellente. J’aimerais bien les connaître.


Lire la série:

1.a – Le Parti Libéral du Québec : Des pancartes plutôt que le Web

De tous les partis politiques, la Parti Libéral semble celui qui a la culture numérique la moins bien développée. Je reviendrai dans les autres billets pour étoffer mon propos, contentons-nous pour l’instant à la simple analyse de tâches.

PLQLe programme est facilement accessible à partir du menu de gauche. Menu classique et clair. Toute personne retrouvera facilement le programme. Au moment de ma visite d’analyse (ce week-end), un autre lien conduisant à un Pdf du programme apparaissait sur la zone centrale du site. Même si cet ajout rend plus accessible le programme, le fait d’avoir 2 entrées différents à des présentations différentes d’un même document, n’est pas l’idéal. C’est porteur de confusion. Ce doublon est aujourd’hui disparu.

Étrangement, ce Pdf n’est pas accessible dans la section « Notre programme », là où normalement il devrait apparaître. Il est plutôt caché dans la section « documents à télécharger ».

Passons à la tâche suivante : le don. Rapide et simple comme tâche : le don en ligne est impossible. Non seulement il est impossible de faire un don en ligne, mais il n’est jamais mention de don sur le site du Parti Libéral, ni même par téléphone ou par la poste. Rien. Les finances du Parti Libéral du Québec doivent très très bien se porter pour qu’ils oublient d’en faire mention.

PLQ
Dernière tâche : qui est mon candidat ? On peut accéder directement à l’ensemble des candidats via le menu de gauche à une section où sont classés tous les candidats. Par défaut, ils sont en ordre alphabétique de … prénom (??) et oui de prénom (tant pis si votre candidat s’appelle Yvon). On peut aussi changer le classement pour les trier par nom de famille ou par circonscription. Par contre, il n’y a aucune recherche qui permettrait d’éviter le défilement des pages (125 candidats / 9 par page = 14 pages), si je ne connais pas ma circonscription. Dans ce cas, trouver mon candidat est non seulement impossible mais en plus je risque d’y perdre beaucoup de temps. On comprend pourquoi le Parti Libéral a été si rapide à poser ses pancartes dans la rue; ce n’est pas avec le Web que la population pouvait trouver son candidat.

Sur les trois tâches simples de base, le Parti Libéral du Québec en échoue lamentablement deux.


Lire la série:

1. Outils de campagne : Des partis et des tâches

Lorsqu’on fait le tour des sites Web des partis politiques engagés dans la campagne électorale, on doit constater une évolution fondamentale sur les campagnes précédentes. Le Web sera un outil plus actif comme il ne l’a jamais été dans les campagnes précédentes. C’est du moins l’impression que nous laissent les sites des différents partis. Certes, on est encore loin des grands sites de campagnes américains (ex. : Obama’08, un au hasard), mais l’époque du prospectus publicitaire online semble révolu; chacun des partis compte dorénavant le Web parmi ses outils de campagne… chacun à sa manière.

Blogues, mise à jour fréquente, calendrier d’activités, vidéos. Durant les derniers jours, j’ai longuement arpenté les sites des 5 partis politiques: Parti Libéral, Parti Québécois, Action Démocratique, Québec Solidaire, Parti Vert. On sent que ça bouge (ou que ça veut bouger). En quelques jours, j’ai pu voir les contenus changer tout autant (dans certains cas) que les structures; Certaines incohérences fonctionnelles vues un jour étaient corrigées (voire même améliorées) dès le lendemain. Ce qui n’aurait pas été le cas les autres années; les sites Web étant conçus alors comme des structures plus immuables que le béton, une fois mis en place.

Au cours de prochains jours, je présenterai quelques billets qui feront l’analyse de ces sites. Bien que les sites Web politiques au Québec aient agréablement évolué, ils ne sont pas sans reproche. Les partis présentent des sites radicalement différents les uns des autres : aucun des partis ne part avec la même base militante, la même possibilité financière, la même structure organisationnelle, la même culture numérique, etc. Cette différence de clientèle et de moyen se ressent beaucoup.

Avant d’aborder la question des fonctionnalités et orientations des différents sites, je débuterai par un exercice à la fois simple mais essentiel: comparer chacun des sites dans la réalisation de tâches très simples. Je me suis inspiré pour cela des « test usagers » pratiqués en utilisabilité. J’ai donc identifié quelques tâches simples à réaliser que j’ai exécuté sur chacun des sites.

Les trois tâches simples sont :

  1. Prendre connaissance du programme (ou plate-forme)
  2. Faire un don en ligne au parti
  3. Découvrir qui est le candidat de ma circonscription (en ne connaissant pas le nom de ma circonscription)

Pourquoi m’imposer ce carcan : pour avoir une vue identique de chacun des sites afin de mieux les analyser et pour voir si les stratèges Web ont bien fait leur classe, sur les jeux de base. Précision : les tâches auraient pu être différentes.

Je publierai l’analyse des tâches au cours des prochaines heures (en fonction de ma disponibilité), en séparant les différents partis. Pour les impatients, je donne accès au tableau qui résume les résultats.

PLQ
Pdf – 21k


Lire la série:

QuebecTube 2007

Pendant que EspaceCanoë essaie de créer un buzz publicitaire autour des élections, c’est sur Youtube que ça se passe. Les élections y font déjà rages depuis quelques jours…

Radoter en santé:



http://www.youtube.com/watch?v=6q6HQBSIj1Y

Le meilleur, vraiment?:



http://www.youtube.com/watch?v=Gz7Md1Xafk4

Andrédré notre ami


http://www.youtube.com/watch?v=a1EU9Q-kwKo

Jean Charest interrompu par 300 etudiants:


http://www.youtube.com/watch?v=j7WPvrj6gQs

Vous pouvez bien sûr en trouver des dizaines d’autres (et bientôt bien plus) :
sur Boisclair, sur Charest , sur les Élections 2007.