Appuyons le « Manifeste pour un plan numérique québécois »

Voilà deux ans, à la suite de la publication d’une lettre ouverte de Patricia Tessier (Monsieur Charest – Le Québec a besoin d’un plan numérique), une mobilisation s’était construite autour de l’urgence de se munir d’une politique numérique. Mobilisation qui n’avait pu entraîner des actions concertées concrètes, mais qui illustrait bien combien ces préoccupations étaient largement partagées non seulement par les artisans du milieu, mais aussi par de nombreux groupes affectés par les bouleversements profonds provoqués par la « révolution numérique ».

Deux ans plus tard, peu de choses ont véritablement bougé. Les gouvernements fédéral et provincial restent timides dans leurs actions. Malgré l’urgence grandissante de la question.

C’est sur ce constat que Communautique tente de relancer la discussion avec la publication de son « Manifeste pour un plan numérique québécois ».

Je vous invite tous à le lire, le diffuser et à participer à la discussion.

Pour illustrer la situation, prenons un extrait du rapport :

Pourtant dès 1998, le Québec s’était doté d’une stratégie nationale à l’égard de la société de l’information dont les objectifs ambitieux étaient d’assumer son rôle de «leader parmi les sociétés de l’information» [2]. À l’époque, le Canada pavoisait d’être le second pays de la planète pour le taux de foyers ayant accès à Internet. Aujourd’hui, en ne tenant compte que de la vitesse et du coût, il a glissé au 27e rang sur… 30 pays de l’OCDE [3]. La position du Québec est même plus déplorable vu ses taux de branchement et d’utilisation encore plus faibles.

Il y a un manque évident de leadership de la part de notre classe politique tant au fédéral qu’au provincial. Selon moi, nos actions doivent conduire impérativement à interpeller nos élus pour les sensibiliser et les emmener à prendre les moyens pour relever les défis qui se posent nous. J’aurai sans soude l’occasion de revenir plus abondamment sur la question au cours des prochains jours.

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Autres blogues qui discutent du manifeste:

Martin Lessard: Un plan numérique pour le Québec
Pierrot Péladeau: Manifeste pour un plan numérique québécois
Josée Plamondon: Pour un plan numérique ou « Laissez faire le marché »
Laurent Maisonnave: Canada : Champion du monde de la vidéo en ligne !
Patricia Tessier: Un manifeste pour un plan numérique québécois

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Autre texte publié en février 2009 sur le même sujet : Un plan de développement numérique pour le Québec: que fait-on maintenant ?

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Qui est Communautique: Communautique est un organisme communautaire dont la mission est de soutenir la participation citoyenne en favorisant la maîtrise de l’information, l’appropriation des technologies de l’information et des communications et la contribution à leur développement.

Retour insidieux de la peine de mort au Canada?

Extrait de l’article de Manon Cornellier, du Devoir.

En mars dernier, un juge de la Cour fédérale déclarait illégal le refus du gouvernement Harper de demander la clémence pour Ronald Smith, un Canadien condamné à mort pour deux meurtres commis au Montana. Au début de juin, un comité des Nations unies demandait au Canada de renouer avec sa politique traditionnelle d’opposition systématique à la peine de mort et d’abandonner l’approche du cas par cas adoptée par les conservateurs. Interrogé sur le sujet lundi, aux Communes, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a eu l’ahurissante réponse qui suit: «Dans le cas de M. Smith […], le gouvernement sera assujetti à la décision des tribunaux, mais dans tous les autres cas, et je vais être très clair, la clémence n’est pas une obligation. LA CLÉMENCE DOIT NÉCESSAIREMENT SE MÉRITER.» (Je souligne.) Depuis quand un Canadien doit-il mériter le droit de rester en vie? L’opposition à la peine de mort est affaire de principe fondamental et non de politique à géométrie variable. Jamais les Canadiens n’ont, en portant les conservateurs au pouvoir, donné au gouvernement le pouvoir de décider qui méritait d’avoir la vie sauve ou d’être mis à mort. L’idée même est odieuse. C’est pourtant celle exprimée par le ministre

Aussi, quelques informations supplémentaires sur le site de la Coalition mondiale contre la peine de mort .

Les bénéfices de la crise

CAE vient d’annoncer une coupure de 10% dans ses effectifs. Bientôt, 700 personnes sur le trottoir à ses chercher un nouvel emploi. Effet de crise bien évidemment!

Dans le même temps, CAE annonce une augmentation de son bénéfice net de 9,1% au cours du dernier trimestre. Une augmentation de 30% du bénéfice net au cours de la dernière année financière (presque 200 millions de $).

Ce n’est pas le première fois qu’on lit dans une même nouvelle, hausse majeure du bénéfice et coupe drastique. Ce n’est pas la première fois, ce n’est pas non plus la dernière fois.

Ce qui me fait dire que parmi les plus grands bénéfices de la crise, il y cette facilité soudaine qu’ont les grandes sociétés (et leur division de communication) à faire accepter dans l’opinion publique des messages aussi contradictoires sans que personne ne sursaute, encore moins n’y voit quelque élément immoral.

Il n’y a pas longtemps, la moindre des choses auraient été de séparer les nouvelles. Il n’est maintenant plus nécessaire de faire cette dépense. En temps de crise, il n’y a pas de petites économies… Voilà un des bénéfices de la crise!

Vous cherchez une bonne raison de voter ?

Il y a du bon dans chaque crise. Et la crise politique fédérale nous a rappelé très concrètement que chaque vote était important.

On annonçant son intention de couper les subventions aux partis politiques, le gouvernement Harper nous a rappelé le chemin parcouru pour assainir les moeurs politiques au Canada et au Québec. Chaque vote compte, dit l’adage. Oui, et pas juste pour élire le député. Chaque mois, chaque vote compte et fait la différence dans la trésorerie des partis.

Alors si vous doutez de l’importance de votre vote, si vous doutez de la pertinence de voter pour un tiers-parti-qui-vous-représente-mieux-mais-qui-n’a-pas-de-chance-de-se-faire-élire, rappelez-vous que chaque mois, grâce à ce petit vote, ce parti sera mieux armé pour défendre vos convictions. Juste parce que vous lui aurez accorder un vote, un tout petit vote.

Petit rappel: au provincial, l’allocation aux partis politiques est de 0,50$ par électeur.

Voici le tableau de la répartition des allocations à la suite des dernières élections. Alors si vous hésitez à voter parce que votre vote ne fera pas de différence sur qui sera élu, rappelez-vous: ce vote fera toujours une différence… chaque mois.

Allocations partis politiques QC - DGE
Source : Directeur général des élections du Québec

La lettre de remerciement de Barack Obama

Pour bien suivre ce que faisait nos partis fédéraux lors de la dernière campagne ainsi que les partis américains, je me suis inscrit comme supporter auprès de chacun de ces partis. Tant canadiens qu’américains.

Cette nuit, j’ai reçu un courriel d’un certain Barack qui remercie ses partisans et supporters. En voici copie:

Courriel Barack Obama


 

En passant, je n’ai jamais rien aucun courriel du Parti Conservateur, ni avant la campagne, ni pendant la campagne, ni après la campagne. Même si j’étais enregistré auprès d’eux comme sympathisant, même si je leur ai écrit quelque fois. Le Parti Conservateur ne connait pas encore le courriel électronique, alors imaginez le reste…. (**Soupir**)

 
Seul le Parti libéral et le NPD ont écrit (2 jours après les élections) à leur sympathisants et supporteurs pour les remercier. . .

(2) Campagne 2008: Agissez… qu’ils disent

Poursuivons les notes de campagnes débutées la semaine dernière ( Contactez-nous… qu’ils disent). Peut-être vais-je vous surprendre un peu plus cette fois-ci. Personne n’était tombé en bas de sa chaise en apprenant que 24 heures après l’envoi d’un courriel, seulement 2 partis avaient répondu à une demande pourtant très simple. Cette fois-ci, si je vous demandais quel parti utilise le plus et le mieux le Web pour mobiliser ses sympathisants, vous penseriez à qui en premier ?

La mobilisation est la pierre angulaire de tout travail électoral. Aucun parti sans militants, Aucune victoire sans un travail acharné de bénévoles. Il serait donc normal de retrouver sur le site des partis une section dédiée aux sympathisants. À titre d’exemple, on peut explorer les sections développées par les candidats présidentiels américains pour voir jusqu’où on peut pousser l’appel à la mobilisation, et comme elle est soutenu par ces organisations (Barack Obama and Joe Biden, McCain-Palin 2008).

Internet peut s’avérer un moyen à la rapide, économique, et simple de chercher l’appui de membre, de consolider son membership, de recruter des bénévoles, de gérer les contacts, mais aussi d’orienter la mobilisation, de galvaniser les troupes, de diffuser son message par l’intermédiaire de ces premiers supporteurs.

Il serait donc normal de retrouver sur chaque site une section pour guider les sympathisants qui voudraient donner un coup de main… ou les incitant à le faire. Tous les partis fédéraux ont quelque chose qui s’apparente à une telle section. Enfin presque tous… On y reviendra.

Alors? Vous avez deviné quel parti a la section la plus efficace? Le parti Conservateur. Avec toutefois, une mention très honorable au NPD. Mais avouons que l’effort est bien en-dessous de ce qu’il devrait être. J’y reviendrai dans la deuxième partie de ce billet (à venir).

Pour l’instant, regardons ce qu’offre les différents partis.

 
Parti conservateur

On retrouve sur le site du Parti Conservateur une grande zone appelée maCampagne (myCampaign). Cette section s’inspire directement de la Campaign Action Center qu’on retrouve sur le site de John McCain.

MyCampaignOn retrouve les classiques sections pour contribuer au financement du parti, écrire à des amis et connaissances, pour devenir travailleur d’élections, etc.

Là où le parti innove et se distingue des autres fédéraux, c’est en offrant une véritable section vouée à guider, inciter les partisans du parti à prendre action. Exemple: un outil pour aider les sympathisants à intervenir dans les lignes ouvertes. Vous êtes de Montréal et la question de l’allégement fiscal vous tient à cœur, le site vous fournira, en fonction de votre code postal, l’horaire des émissions de votre région où vous pourrez vous faire entendre ainsi qu’une liste d’arguments qui vous aidera à défendra la position des conservateurs… euh! non votre position. Vous préférez écrire aux journaux ? Qu’à cela ne tienne Même chose pour écrire aux journaux.

Parlez-en aux rédactions des médias et aux lignes ouvertes, si elles reçoivent des courriers et appels défendant les positions conservatrices.

Le Parti conservateur est le seul (et probablement le premier au Canada) à véritablement utiliser le Web pour outiller les sympathisants afin de les mettre dans l’action. De visiteurs passifs, ils peuvent devenir des militants actifs.

Même la section des lettres d’appuis est faite de la même manière, en proposant des grands thèmes que vous êtes invité à sélectionner. Une lettre assez bien écrite vous sera soumise pour être envoyée à vos amis et connaissances.

Tout le principe derrière cette section est d’utiliser les sympathisants au combat quotidien. Pour argumenter le voisin, le marchand du coin, la belle-soeur; pour disséminer les arguments conservateurs à la radio, et un peu partout sur la place public. En fait, contribuer à soutenir très concrètement un effet grassroot, créer l’impression que l’argumentaire conservatrice jaillit spontanément de la population. Le parti conservateur outille ses partisans, et utilisent le web pour ce faire.

Il y a bien sur un gros hic dans cette belle mécanique. Ayant ouvert un profil maCampagne, je n’ai jamais reçu aucun rappel m’invitant à prendre acte, à retourner vers le site, à devenir aussi actif que le site me permettrait de le faire. Il faut donc une bonne dose de motivation pour vraiment utiliser cette section. C’est d’ailleurs surprenant de constater qu’un parti ait investi dans une telle section sans jamais rien mettre en place pour s’assurer que tous les intéresser y viendront et reviendront.

Je reviendrai de toute façon prochainement sur la question de l’utilisation du courriel (alertes, rappel, bulletins) par nos grands partis. Utilisation qui reste un grand mystère pour moi… tout comme ça semble être un grand mystère pour eux.

 
Bloc Québécois

Manifestement au Bloc on préfère parler entre bloquiste que d’envoyer les sympathisants vers les autres. Convaincre les mous, les désillusionnés, les indécis, ou mieux se colletailler avec l’adversaire? Pas cette fois, du moins pas avec le Net. Au Bloc, on blogue. Ce qui est une excellent initiative, mais qui reste somme toute une action fort passive, et tournée vers soi, durant une campagne si courte, alors que la tâche première serait peut-être convaincre les autres.

On retrouve sur le site du Bloc, bien sûr ce qu’il faut pour faire un don au parti ou devenir membre. Mais pas de section pour encourager les sympathisants à l’action. Qu’un formulaire pour inviter les visiteurs à inviter un ami. Un simple formulaire très très vide où tout est à faire. Pas très incitant.

Le Bloc a donc complètement évacué de sa stratégie Web tout volonté de transformer le visiteur-sympathisant en webacteur durant la campagne. J’aimerais bien qu’on m’explique.

 
Parti Libéral

Une section tout ce qu’il y a de plus classique, de base, est disponible sur le site du parti libéral. Soyez bénévole (qui conduit vers un formulaire… pour devenir membre), Contribuez (qui conduit vers un formulaire… pour faire un don), Devenez membre (qui conduit vers un formulaire… pour devenir membre), Installez une pancarte (qui conduit vers un formulaire… pour recevoir une pancarte), Diffusez le message libéral (qui conduit vers un formulaire … pour inviter des amis – avec un message qu’on ne veut vraiment pas envoyer à ses amis), et s’abonnez au bulletin ( qui conduit vers un formulaire… pour je vous laisse deviner pourquoi). Le Parti Libéral n’en veut pas plus, il n’en fait pas plus.

Assurément, au Parti libéral on aime les formulaires. On est très loin ici aussi de l’action dirigée. Et il faut une bonne dose de conviction de la part d’un visiteur pour se trouver intéressé à participer.

 
NPD

Le NPD avait jusqu’à tout récemment pour seul contenu dans la section Agissez, l’abonnement au bulletin, l’adhésion au parti et la possibilité de faire un don. Rien pour révolutionner le Web.

MyCampaignPourtant, il s’est montré plus innovant que les autres partis en ouvrant l’Espace Orange en cours de campagne. Cet espace est voué à la diffusion du message néo-démocrate sur les réseaux sociaux et les blogues. Les sympathisants sont invités à contribuer avec leurs propres vidéos et photos. Cette initiative est indéniablement tournée vers une clientèle jeune, vers un électorat qui utilise les réseaux sociaux . Je ne crois pas que cette section ait pour objectif la mobilisation, elle entièrement orienter pour attirer une nouvelle clientèle avec de « nouveaux outils de participation ».

Le NPD a même poussé l’originalité de cette section jusqu’à développer une application sur Facebook.

Je ne crois que ni l’espace Orange ni leur application Facebook ne remportent de concours de popularité mais il est indéniable que le NPD gagnerait le concours de l’effort et de la créativité pour cette section.

 
Parti Vert

Au Parti Vert aussi on aime les formulaires. On peut participer en laissant son nom pour devenir bénévole, on peut aussi devenir membre et faire une contribution. On peut même aussi demander une pancarte. Mais ce qui est de l’action, on repassera; on jurerait que l’organisation de cette section a été pensé par un conseiller libéral. Du moins, pour ce qui est de ce qu’on peut voir. Leur site étant construit sur CivicCRM, un puissant outil pour les grands groupes militants, il est tout de même possible de croire que d’autres outils sont fournis aux membres pour s’organiser… mais rien ne transparait sur le site.

(suite… à venir)