À méditer:
Paradoxalement, je ne me souviens pas depuis 1960 d’avoir assisté à une campagne aussi monotone, aussi dépourvue de passion et d’enjeux fondamentaux. On dirait une querelle de comptables ou de vendeurs d’autos qui proposeraient en gros le même véhicule et qui tenteraient de nous attirer avec la gamme des options qu’ils offrent.
Les trois grands partis ont choisi le même style de campagne et de message: la capacité de gouverner sans heurts et sans excès, sans bouleversements et sans changements substantiels, comme si le Québec ne souffrait d’aucun problème structurel, comme si la pauvreté n’existait plus, comme si les régions n’étouffaient pas, comme si la nature ne nous menaçait pas d’une terrible vengeance.
(…)
Quand on a le choix entre trois supermarchés pour faire ses courses, on n’a pas l’impression de prendre une décision cruciale en entrant chez IGA plutôt que chez Métro. Si le solde de printemps de Rona semble plus alléchant que celui de Canadian Tire, on va chez Rona sans états d’âme. C’est avec cette légèreté d’âme qu’une bonne partie de l’électorat envisage aujourd’hui le choix du 26 mars. Personne ne pense que sa vie est en jeu. Puisque les chefs paraissent interchangeables, pourquoi ne pas choisir celui qu’on n’a jamais essayé et qui ne semble pas plus méchant que les autres?
Tiré de : La renaissance de l’Union nationale par Gil Courtemanche, Le Devoir (samedi 17/03/2007)
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