Si j’étais marchand et que je faisais paraître une publicité dans un journal, me serait-il possible de me présenter sous le nom de mon concurrent tout en donnant (correctement) mon téléphone, mon adresse et mes produits? Non! Et si je le faisais, que se passerait-il? Ça ne serait pas long, je recevrais la visite de l’Office de la protection au consommateur, avec raison. C’est de la fausse représentation, et il y a des lois pour éviter ces pratiques.
Voilà maintenant que les partis politiques se mettent à faire acheter les noms de parti de leurs adversaires pour attirer l’électorat. À mon sens, il s’agit là d’une pratique reposant sur un sens éthique douteux. On parle du problème à plusieurs endroits depuis quelques jours (ici. ici. ici, etc.)
Pour ceux qui n’auraient jamais vu de quoi il est question. Voilà une illustration.
Cliquer pour agrandir
Cet usage dans les élections au Québec est nouveau. Il y a probablement un vide juridique qui conduit même certain analyste-blogueur (Michel Leblanc) à cautionner, à demi-mot, cette pratique:
Selon moi c’est « borderline », ce n’est probablement pas éthique, mais à ce que je sache, les noms des partis n’ont pas de « trademark » qui les aurait protégés contre ce type d’usurpation et pour les noms des candidats qui sont des personnalités du domaine public, je ne crois pas que cela soit illégal non plus. Quoique je ne sois pas avocat et que ceci n’est qu’une opinion personnelle…
(Commentaire laissé sur un billet d’Éric Baillargeon)
Si le législateur interdit l’usage de la fausse représentation dans vie commerciale, pourquoi alors les partis politiques – qui aspirent devenir (ou rester) législateur – pourraient-ils le faire pendant les élections ?
Le Directeur Général des Élections devrait y voir, et rapidement. Eric Baillargeon lui a même déjà préparé le terrain pour sa réflexion.
La discussion est ouverte